Il est 6h30, j`ai la chiaste. Le stresse qui fait son entré et sa sortie. Je suis conscient que malgré ma bonne forme physique aujourd`hui, tout peux arriver. Mon coeur peut décider que c`est maintenant qu`il cesse son bon travail. C`est pour cela que je vais courir ce matin puisque je réalise qu`un jour, je serai cloué à une chaise à penser à mes expériences passées. Je ne veux pas parler de mon passé comme un rêve mais comme une réalisation d`expérience.
Je me rends sur le pont Jacques Cartier avec les 1600 participants. Je constate que nous sommes très peu compte tenu des 7 millions de Québécois. Le descompte et c`est un départ pour des milliers d`enjambées jusqu`au but ultime. Je sais que je peux réussir les 20 premiers kilomètres et par la suite, se sera des bonus. Chaque kilomètre sera un bonus.
Le 20 ième kilomètre s`annonce avec la montée de la rue Berri. Les vieilles blessures aux chevilles m`annoncent leur existence. Les genoux commencent à être douloureux. Le temps est bon puisque j`ai réussit la moitié du marathon en moins de 2 heures.
Le 28 ième kilomètre arrive avec la douleur aux cuisses. Des crampes se manifestent mais le coeur se sent d`attaque. Je ressens aucune fatigue mais la carcasse ne répond pas comme je le voudrais. J`ai l`impression de perdre le contrôle malgré ma bonne forme physique et mon endurance.
A partir du 30 ième kilomètre, je commence à penser que la fin de mon projet arrive. Je crois que je vais abandonner avant de me blesser davantage. Les jambes me font énormement souffrir. Je me rapproche de la finale, je compte les kilomètres mais malheureusement, je dois arrêter pour marcher et m`étirer. Je marche ou je tombe durant la course. Je réalise que c`est le commencement d`un calvaire puisque lorsque tu arrête, les muscles se refroidissent et le second départ est encore plus difficile. Mais pourquoi? Il serait tellement facile de m`arrêter et prendre le bus du retour, je n`ai rien à prouver à personne... Hum! Oui, justement, je veux me prouver à moi même.
Les 12 prochains kilomètres seront un enfer total. Je peux plus continuer mais je sais que je veux terminer, je vais ramper s`il le faut. Je vois le stade Olympique et je vais pas cesser à 7 kilomètres de la fin quoi que... C`est maintenant que la volonté, le vouloir et la discipline du mental embarque. Je visualise mon entré au stade et je me vois très bien la médaille au cou et l`honneur.
Plus que 600 mètres. Je fais mon entré sur le tapis vert et les tambours. Le mal disparait soudainement pour réapparaitre plus tard mais maintenant, je sens que la joie. J`ai réussit la compétition avec moi-même. Je me suis prouvé que je garde la forme. Je constate qu`une discipline de vie sans alcool ni cigarette, une bonne alimentation et de bonnes heures de sommeil
accompagné d`activité physique quotidienne me permettent cette qualité de vie et cette liberté. C`est le plus grand respect que je dois à mon corps, cette grande machine qui me fait fonctionner jour après jour.